L’Encre de la République

bah1987guineegmail.com Par Le 29/07/2025 1

Dans un pays où les promesses se prononcent sans conséquences et où les engagements publics se dissipent aussi vite que les slogans de campagne, la Guinée s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire politique. Mais cette page, à en croire les critiques, semble déjà maculée de doutes, d’exclusions et de silences imposés.Projet de nouvelle constitution

Un climat démocratique sous tension

Depuis plusieurs mois, les signaux de rétrécissement de l’espace civique se multiplient. De grandes figures de l’opposition sont muselées, à l’image du congrès de l’UFDG – l’un des principaux partis du pays – suspendu sans justification claire. Dans le même élan, des médias privés jugés trop critiques ont été fermés, privant la population d’une diversité de voix indispensable à une démocratie saine.

Le climat général donne le ton d’un processus où la peur de parler remplace le débat d’idées, et où les institutions censées arbitrer les désaccords se replient dans un silence complice.

Le référendum du 21 septembre : réforme ou manœuvre politique ?

C’est dans ce contexte que se profile le référendum constitutionnel prévu pour le 21 septembre 2025. Ce scrutin, présenté officiellement comme une réponse à la volonté populaire de "renouveau institutionnel", soulève pourtant une inquiétude majeure : s'agit-il réellement d'une réforme démocratique ou d'une stratégie de conservation du pouvoir ?

Le projet de texte prévoit :

Un mandat présidentiel de 7 ans, renouvelable une seule fois.

La création d’un Sénat, censé renforcer l’équilibre institutionnel.

Et surtout, la possibilité pour le général Mamadi Doumbouya de briguer un nouveau mandat, malgré sa promesse initiale de ne pas se présenter après la transition.

Referendum

Une promesse rompue, une confiance brisée

Lors de sa prise de pouvoir en septembre 2021, le général Doumbouya avait promis de remettre la Guinée sur les rails d’un État de droit, avec des institutions fortes, une justice indépendante et une transition limitée dans le temps. Aujourd’hui, la possibilité de sa candidature remet en cause ces engagements initiaux.

Le message envoyé est clair : dans cette Guinée-là, les serments politiques n’engagent que ceux qui y croient.

Alors que le CNRD promet un processus "transparent et inclusif", de nombreuses voix dénoncent un manque de préparation technique, d’indépendance électorale, et de climat propice au libre choix des électeurs.

Des observateurs s’inquiètent également de l’absence de campagne pluraliste : avec des partis muselés, des médias fermés, et des leaders d’opinion réduits au silence ou en exil, le référendum risque de se transformer en plébiscite forcé.

Un moment décisif pour la société civile

Face à ce contexte, les organisations citoyennes, les syndicats, les leaders religieux et culturels se retrouvent à la croisée des responsabilités. Vont-ils rester en retrait ou s’impliquer pour que cette consultation ne devienne pas une formalité maquillée ? L’avenir de la démocratie guinéenne repose en partie sur leur capacité à créer un espace de discussion, de contestation pacifique et d’éducation populaire autour du référendum.

 

Questions / Réponses

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Commentaires

  • Barry

    1 Barry Le 29/07/2025

    Merci pour l'information

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