Inondations à Conakry :Catastrophe naturelle ou responsabilité de l’État ?

Par bah1987guineegmail.com Le 31/07/2025 0

Chaque saison des pluies, les mêmes scènes tragiques se répètent à Conakry : maisons inondées, routes impraticables, familles sinistrées, parfois même des morts. Si les pluies abondantes semblent en être la cause apparente, une question fondamentale se pose : les inondations à Conakry relèvent-elles d’une catastrophe naturelle ou sont-elles la conséquence d’une défaillance humaine et étatique ?

Certes, la Guinée connaît un climat tropical marqué par de fortes précipitations entre juin et septembre. Mais ces pluies sont prévues, cycliques et annuelles. Il ne s'agit donc pas d'un phénomène imprévisible, comme un tremblement de terre ou un tsunami. Ce caractère récurrent retire aux inondations à Conakry leur statut de catastrophe naturelle au sens strict.

Un désastre aggravé par l'homme

Le drame des inondations à Conakry réside surtout dans leur dimension humaine et structurelle. En d’autres termes, les dégâts observés sont avant tout les conséquences directes de la mauvaise gouvernance, de l’absence de planification urbaine, et du désengagement de l’État.

Voici quelques responsabilités claires de l'État :

Urbanisation anarchique

Des permis de construire délivrés dans des zones marécageuses ou inondables.

Une absence criante de plan d’aménagement du territoire.

Des constructions illégales tolérées au mépris des risques.

Infrastructures défaillantes

Manque cruel de caniveaux ou caniveaux bouchés par les déchets.

Aucun programme d’entretien régulier des réseaux d’évacuation.

Routes mal construites, sans études d’impact hydrologique.

Mauvaise gestion des déchets

Absence d’un système efficace de ramassage des ordures.

Décharges sauvages dans les canaux, aggravant les inondations.

Manque de prévention

Aucune politique nationale sérieuse de gestion des risques climatiques.

Pas de campagnes de sensibilisation ou de dispositifs d’alerte précoce.

Réaction toujours tardive, souvent après les dégâts.

Corruption et laxisme

Laxisme dans le contrôle des constructions.

Corruption dans les services d’urbanisme.

Manque de transparence et d’anticipation dans la gestion des crises.

Conclusion

Les inondations à Conakry ne sont pas seulement une affaire de climat. Elles sont surtout le résultat d’une faillite étatique, d’un laisser-aller institutionnel et d’un mépris manifeste pour la vie des citoyens.

Il ne suffit pas de pleurer les victimes. Il est temps de poser les vraies questions et d’exiger des réponses claires. À quand une politique urbaine responsable à Conakry

✍️ Article rédigé par LAM'S Bah, journaliste indépendant.