L’espoir des hommes vise l’avenir. Ils travaillent à le maintenir ouvert, à le rendre heureux. Mais un espoir digne de ce nom ne saurait tourner le dos au passé, qui prétend inventer le futur doit commencer par hériter d’une tradition ; qui veut se jeter en avant ferait bien de regarder derrière lui. Autrement dit tout espoir futur s’évertue d’abord à sauver le passé. À ce titre, l’histoire est à la fois un plaisir et une nécessité puisqu’elle nous apprend d’où nous venons, qui nous sommes, ce que nous pouvons craindre, et ce que nous nous devons à nous-mêmes. Elle constitue un immense capital d’expériences dont la méditation ne peut qu’être féconde.
L’histoire, n’en doutons pas, est vitale pour tout individu, comme pour toute collectivité humaine organisée, à commencer pour une nation. Elle paraît aujourd’hui controversée, sa transmission menacée et la confusion des débats qu’elle suscite à son sujet traduisent un réel désarroi.
Nous citerons en premier lieu l’accès à la parole publique, (de la parole de l'homme à l'homme de parole) la prise de parole en public par des personnes politiques de mauvais foies car « Il faut être seul et il faut être libre pour parler vrai ».
Certes, l’« histoire » peut être mal interprétée, voire dévoyée, ou devenir un fardeau, un enfermement. Elle peut constituer aussi, dans certains cas, un prétexte pour entretenir une prétention ou un nationalisme dangereux. Comme nous le vivons actuellement;
Dans une guinée d’espérances perdues ou trahies, d’utopies et des crimes d’état, traversé par les promesses et les mensonges de celles-ci.
Comment ne pas en faire mémoire pour mieux le commémorer ? Ce passé n’est pas en effet une entité à l’écart, il nous constitue; inutile de le rabrouer et de le conspuer, il est un vecteur d’événements comme une passe traversée par nombre d’individus s’attelant à restituer des pans oubliés et à reconstruire la vie parcourue.
Il est toutefois impérieux, à cette occasion, d’être avant tout rationnel et raisonnable, équilibré et apaisé. Animé par une liberté de jugement faite d’attention aux faits et de distance par rapport aux modes et aux attitudes autoritaires, dramatiques ou dogmatiques. Car, ce faisant, les peuples cherchent à se rassurer en revisitant leur passé. Des drames vieux des années remontent à la surface, à la faveur de cette régression qui prend, pour mieux se faire entendre.
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