Dans les banques primaires, le cash est plus rare qu’un ministre qui publie honnêtement sa déclaration de patrimoine. Retirer des billets à la Banque centrale est devenu mission impossible, sauf pour la photo officielle à destination des médias.
Quant aux dépôts des clients, ils se sont volatilisés… comme la transparence dans la gestion des fonds publics.
Lors d’une sortie médiatique pour le moins chaotique, le gouverneur de la Banque centrale avait promis l’arrivée de “nouveaux billets”. Depuis ? Silence complet. Peut-être que l’argent profite d’un long transit… quelque part entre Dubaï et Conakry.
Même les stations-service, jadis grandes déposantes de cash, ne versent plus d’espèces : tout passe désormais par chèque.
Cambistes et rétro-commissions.
Pour pallier la pénurie, une “solution” a été trouvée : passer par les cambistes pour fournir des francs guinéens contre des dollars, le tout dans une opacité totale. Résultat : une gigantesque foire aux rétro-commissions, où chacun se sert… sauf le citoyen lambda.
Les chiffres donnent le vertige :
Dollars achetés à 8 200 GNF,
Revendus à 9 000+ GNF,
Plus d’un milliard de rétro-commissions par milliard échangé.
De quoi comprendre pourquoi cette crise n’est pas seulement tolérée… mais entretenue.